Chapitre 2 : Mauvaise surprise.
Le lendemain matin, tout le monde se prépara très vite pour se rendre sur le chemin de traverse. Là-bas, ils se séparèrent en deux groupes. Arthur, Molly ensemble et Les quatre adolescents de leur côté. Ils achetèrent leurs grimoires et se rendirent dans le magasin de potions. Hermione s’écarta légèrement des autres pour aller voir sur un présentoir, les petites lames de rasoir en argent. Elles ne coûtaient pas très cher. Hermione calcula que si elle en prenait dix, elle en aurait pour 8 mornilles et 19 noises. Elle avait largement de quoi les payer. Au moment où elle tendit la main pour les saisir, une voix la fit sursauter et elle se coupa.
- Pourquoi tu achètes ces lames de rasoir, on n’en a pas besoin, dit Harry.
- Harry !! Tu m’as fait super peur ! Je les achète parce que je pense qu’elles peuvent me servir pour le cours de potion.
- Ah, d’accord. Oh mais tu t’es coupée !
- C’est rien.
- Si si, je suis désolé Hermione ! Fait voir.
- Mais non, Harry, c’est bon, tu n’y es pour rien.
- Attend, fais voir ta main : Circatium. Et voilà ! Tu n’as plus rien.
- Merci Harry !
Ils retournèrent tous au Terrier et deux jours après ils se retrouvèrent dans le Poudlard Express. Hermione ne s’attarda pas à faire des adieux, ses parents à elle n’étaient pas là. Elle se rendit donc directement dans le compartiment destiné aux préfets en chef.
- Malefoy ? Ce n'est pas vrai ! Toi préfet-en-chef ?! Mon dieu l'année s'annonce mal !
- Putain Granger ! T'as un peu trop forcé sur le régime, ça ne te réussit pas trop, on dirait un squelette.
- Ta gueule Malefoy !
- Donc tu admets. Pourquoi fais-tu ce régime ?
- Je t'ai dit de te taire !
- Tu avais pris 20 kilos ?
- ...
- Tu pèses combien ? 35, 38 Kilos ?
Hermione ne répondit rien, Malefoy avait raison, elle ne pesait à présent plus que 40 Kilos. Elle avait perdu une dizaine de kilos durant l'été. Le reste du voyage se déroula sans encombres, Hermione lisait, tandis que Drago réfléchissait. Il pensa à juste titre que quelque chose n'allait pas chez Hermione, ce n'étais pas son genre de se laisser abattre, habituellement, elle se battait. Aussi, lorsque vient le moment de se changer en uniforme, une dispute éclata entre les deux préfets-en-chef.
- Malefoy, tu ne me regarde pas pendant que je me change.
- Je veux savoir ce qu'il t'arrive et voir à quel point tu as maigrit pour juger s'il est nécessaire que je prévienne un adulte ou non pour parler de ton " petit problème ".
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Ah oui ? Vraiment ? Dit-il d'un ton sarcastique.
- Laisses-moi m'habiller.
- Je ne vois pas ce qui te gène, à aucun moment tu ne te retrouveras dans un tenue indécente devant moi. Pour mettre ta jupe, il te suffit d'enlever ton pantalon, il te reste une culotte me semble-t-il et pour enfiler ta chemise, tu as un soutien-gorge.
- TU N'AS PAS A ME REGARDER !
- Peut-être que tu as peur que quelqu'un découvre ton " petit problème ", susurra-t-il.
- De quoi parles-tu ? Demanda-t-elle sèchement en se retournant.
- Sais-tu ce qu'est l'anorexie mentale Miss-je-sais-tout ?
- De quoi parles-tu espèce de sale fouine.
- Je te prierai de ne pas m'appeler de la sorte, Granger. Je te préviens que si tu ne m’obéis pas, je vais être obligé d'en parler à un prof.
- Malefoy, tu n'as aucun ordre à me donner !
- Tu n'as pas le choix.
Hermione sentit tout à coup les larmes lui monter aux yeux.
- Tu ne diras, promet moi ! Ce.. ce n'est pas de l'anorexie, c'est simplement que je n'ai pas faim...
- Allez, habillons-nous.
Lorsqu’Hermione se retrouva en sous-vêtements, Drago blêmit. Elle était d'une maigreur effarante. Ses os pointaient dangereusement.
- Combien pèses-tu, dit-il d'une voix blanche.
- Je ne sais pas...
- Pas de ça avec moi, Granger. Combien pèses-tu ?
- Un peu plus de 45 kilos.
- Tu n'auras pas d'autres essais, combien pèses-tu ?
- 40 Kilos, dit-elle d'une toute petite voix.
- 40 Kilos ?!! Mais est tu complètement folle ?!
Durant les minutes qui suivirent, Drago tenta à plusieurs reprises de parler à Hermione. Mais celle-ci semblait bien décidée à ne plus lui adresser la parole. Elle avait sorti son manuel de métamorphose et s’était plongée dedans. Drago, qui ne voulait pas perdre face avait lâché le morceau. Il estimait qu’il ne devait pas s’inquiéter. Mais sa raison lui indiquait bien autre chose. Il voyait que quelque chose clochait. Pourquoi Hermione, si pétillante d’habitude avait tout à coup perdu tant de poids. Pourquoi était-elle si maigre ? Était-elle malade ?
Du coin de l’œil, Drago continuait à l’observer. Elle semblait se forcer à lire. Comme si elle n’était pas vraiment dans le manuel. En même temps, songea-t-il, qui souhaite lire un manuel de métamorphose alors que les cours n’ont même pas commencé ? Drago essaya de se raisonner. Il devait absolument cesser de penser à elle. Il n’avait pas le droit de se faire du souci pour elle. Puis quoi encore, après tout ce n’était qu’une sale Sang de Bourbe. Drago se leva.
- Je vais faire un tour, dit-il d’une voix glaciale. Garde le compartiment.
- Hum hum, répondit Hermione. Tu pourrais me parler poliment tout de même.
Mais Drago était déjà sorti du wagon. En vérité il avait parfaitement entendu Hermione, mais il avait fait exprès de l’ignorer. Lorsqu’il sortit dans le couloir, il rencontra Harry qui venait justement voir Hermione.
- Dégages Potter, le compartiment est réservé aux préfets-en-chef, dit sauvagement Malefoy.
- Je viens seulement voir Hermione, répondit calmement Harry. Il n’avait pas envie de provoquer une dispute avec Malefoy.
- Ah, tu parles du squelette qui traine sur la banquette ? ricana faussement Drago.
- Tais-toi Malefoy.
- Tu as de la chance, Potter, j’allais justement faire un tour dehors. Je reviens dans une dizaine de minutes. Tâche de ne plus être là à mon retour.
Harry préféra ne pas répondre. Il voulait savoir comment allait Hermione. Durant leur court séjour chez les Weasley, il l’avait trouvée terriblement amaigrie. Pour une fois, Harry fut bien obligé de reconnaître que Malefoy avait raison : on aurait tout aussi bien pu comparer Hermione à un squelette vivant. Harry poussa la porte du compartiment et fut une fois de plus horrifié par le spectacle qui s’offrait à lui. Hermione était recroquevillée sur un coin de la banquette, manifestement gelée. Elle était d’une pâleur maladive.
- Oh ! C’est toi Harry ! dit-elle d’une voix faible. Elle esquissa malgré tout un sourire.
- Je peux m’assoir avec toi quelques instants, Hermione ?
- Oui, bien sûr ! répondit-elle en claquant son livre.
Pendant une demi-seconde, un lourd silence s’installa. Puis Harry se décida à le rompre.
- Comment vas-tu Hermione ? demanda-t-il d’une voix douce mais songeuse.
- Je vais b..
- Hermione… Je ne suis pas stupide…
- Je suis fatiguée.
- Il n’y a rien d’autre dont tu aimerais me parler, Hermione ?
Pendant un bref instant, Hermione voulut tout expliquer à Harry. Lui expliquer la mort de ses parents et sa tristesse. Mais les mots ne voulurent pas sortir de sa bouche. Elle resta figée sur place, incapable de parler. Bien vite Harry vu le malaise de son amie. Il lui prit les deux mains et la regarda dans les yeux. Au travers ses lunettes, ses yeux verts émeraude la fixait de manière intense.
- Ce n’est pas grave, ma Mione. Je vois bien que quelque chose ne va pas mais que tu ne veux pas en parler pour le moment. En tout cas, tu sais que si jamais tu as besoin, je suis là pour toi.
- Merci, Harry, dit-elle dans un souffle les yeux remplit de larmes.
- Je retourne retrouver Ron et Ginny. On se retrouve tout à l’heure au banquet.
Il l’embrassa sur la joue et repartit du compartiment. Dans le couloir, il croisa à nouveau Malefoy. C’est bien ma veine, pensa Harry. Mais à son grand étonnement, Drago ne lui prêta pas la moindre importance. Il se contenta de le croiser, sans même lui accorder un regard. Au contraire, il semblait pressé. Harry repensa à ce que Malefoy avait dit dans le couloir quelques minutes auparavant. Alors lui aussi avait remarqué la maigreur d’Hermione. Décidément, quelque chose clochait. Il avait dû se passer quelque chose pendant les vacances et Hermione allait mal. Harry se promit de faire de son mieux pour aider son amie.
Le reste du voyage se déroula sans encombre. Malefoy resta sur sa banquette toujours songeur. Quant à elle, Hermione termina son manuel scolaire qu’elle referma quelques minutes avant que le train ne se stoppe. Dans une dernière secousse, le train s’ébranla et s’arrêta définitivement. Très vite, une horde d’élève se déversa sur le quai. Hermione et Malefoy s’afférèrent à remplir leur devoir de Préfets-en-Chef et tentèrent de conduire les premières années jusqu’aux barques. Les Premières années étaient facilement repérables puisqu’ils étaient tout petits. Malheureusement pour eux, il faisait un temps épouvantable. Aussi, en quelques minutes, tous les élèves qui n’étaient pas encore montés dans une diligence furent trempés jusqu’aux os. Hermione pestait intérieurement. Comment pouvait-on pousser les jeunes élèves par ce temps dans ces barques ?
- Hermione ! appela au loin une voix bourrue.
L’intéressée releva la tête et vit Hagrid qui lui faisait des grands signes de la main. Essayant tant bien que mal de se faufiler parmi les élèves, Hermione s’approcha de son ami.
- Bonjour Hagrid !
- Comment vas-tu Her.. ? Oh ! Tu as mauvaise mine !
- Je suis un peu fatiguée, dit-elle en esquissant un sourire qui se voulait rassurant.
- Je ne reste pas discuter, il fait un temps abominable, je vais conduire au plus vite les premières années dans le château. On se retrouve au banquet. A bientôt, Hermione !
- A bientôt Hagrid.
Hermione incita les derniers élèves à grimper dans les barques et elle rejoint Malefoy près de la diligence pour se rendre au château. Ils étaient les derniers et une fois de plus elle se retrouva seule avec lui.
- Granger…
- Quoi ? dit-elle.
- Rien, je voulais juste te rappeler que nous allons dîner, et à cette occasion, il peut être utile de manger.
- Qu’elle délicate intention, ricana-t-elle.
- Je ne plaisante pas, dit Drago sérieux. Tu as intérêt à manger. Je ne sais pas pourquoi tu es dans cet état mais tu ne peux pas y rester.
- Je ne t’ai pas demandé ton avis, l’expert.
- Eh bien, j’ai comme même envie de te le donner !
- Je vais te dire une chose Drago Malefoy : occupes toi de TES affaires. Les miennes ne te concernent pas. Et je ne veux pas que tu t’en mêles. En plus de cela, tu ne vas pas me faire croire que ça t’intéresse. Je ne sais pas pourquoi tu me dis ça, mais je ne peux pas croire que ça t’intéresse. Alors laisse-moi s’il te plaît.
- Je fais ce que je veux, que ça te plaise ou non, répondit Drago sur la défensive.
Ils arrivèrent devant les grandes portes du château et descendirent de la diligence. Malheureusement pour eux, leur tâche accomplie dehors les avait trempés. Ils entrèrent dans le château, dégoulinants. Ils gravirent côte à côte le grand escalier pour se rendre dans la Grande Salle. Juste avant d’entrer pour aller s’asseoir, Malefoy lui souffla dans l’oreille :
- Mange.
Surprise, Hermione tourna vivement la tête vers lui. Leurs regards se croisèrent un instant puis Drago détourna la tête et alla prendre place près de ses amis Serpentard.